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Violences sexuelles et diversités : un regard prismatique sur les enjeux, les acteurs et les formes de résiliences possibles

Jeudi 7 mars 2024 – 8h30 à 12h40

La problématique des violences sexuelles est sous les projecteurs de la société québécoise depuis près de 10ans. En effet, les campagnes #AgressionNonDénoncée de 2014 ou encore celle de #MoiAussi en 2017 ont créé un déferlement de partages d’histoires et de dénonciations. Ces campagnes, qui avaient pour but de donner une voix aux personnes survivantes, ont eu des conséquences non négligeables tant sur le plan politique que juridique et notamment dans les établissements d’éducation. Notons, entre autres, le projet de loi adopté en 2017 pour combattre les violences sexuelles dans les cégeps et les universités1, la mise sur pied d’une Chaire de recherche sur les violences sexistes et sexuelles en milieu d’enseignement supérieur en 20182, le dépôt et l’adoption du projet de loi no 92 visant la création d’un tribunal spécialisé en matière de violence sexuelle et de violence conjugale en 2021 et l’implantation  du projet pilote qui en découle en 2022, le dépôt du projet de loi 397 qui se voit une loi cadre visant à l’adoption d’une politique pour prévenir les violences à caractère sexuels dans tous les établissement scolaires, soit du primaire au secondaire en passant par la formation continue et d’éducation aux adultes3. Notons également qu’au travers de toutes ces initiatives, les associations étudiantes ont également mis en place des campagnes de prévention et de sensibilisation. Nous pouvons penser à “Sans oui, c’est non” qui, en 2016, a mobilisé 16 établissements universitaires et 19 associations étudiantes4 ou “Ni viande, ni objet : non contre les violences sexuelles”5 lancée par le cegep de Sherbrooke et à laquelle d’autres cegeps ont pris part.

Malgré ces initiatives qui visent à démystifier les violences sexuelles en mettant de l’avant la notion de consentement, les formes sous lesquelles elles s’expriment, la crédibilité des histoires partagées (et par conséquent, l’encouragement à dénoncer) il reste que les violences sexuelles persistent et que les dénonciations partagées par les canaux formels ou informels ne représentent qu’une minorité des réalités et qui, bien qu’unique en soi partagent de grandes similitudes. Ces réalités qui percent l’espace public sont généralement celles de femmes blanches appartenant à la population active, bénéficiant d’un filet social qui permet ce partage et qui ont été agressées par des hommes de leur entourage. Si nous sommes conscient.es que ces réalités ne représentent qu’une parcelle de l’ensemble des violences sexuelles commises, nous devons nous interroger sur l’invisibilités des autres réalités dans l’espace public. Voilà à quoi s’attèle le présent colloque intitulé Violences sexuelles et diversités : un regard prismatique sur les enjeux, les acteurs et les formes de résiliences possibles.

En effet, les termes violences sexuelles et diversités sont tous deux complexe et multidimensionnels. D’une part, les violences sexuelles comportent une multitude de comportements, gestes, propos et attitudes qui peuvent être produits et subis par tout individu dans notre société. Cela laisse place à une diversité des violences sexuelles, mais aussi à une diversité des personnes qui leurs survivent et qui les (re)produisent. Il en est aussi de même sur les manières de gérer les violences vécues afin de trouver résilience. En effet, dénoncer est loin d’être gage de résilience. Il importe alors de réfléchir à des formes alternatives, même si celles-ci impliquent un certain silence. Ainsi, et dans une vision prismatique, nous souhaitons, dans le cadre de ce colloque, interroger les violences sexuelles sous trois principaux axes :

  1. Les définitions des violences sexuelles et les injustices épistémiques. Qu’en est-il des définitions des violences sexuelles? Trouvent-elles correspondance dans l’imaginaire collectifs ? Ont-elles une portée de compréhension universelle?
  2. La matérialité des corps des personnes victimes, survivantes ou agresseurs et la notion de gravité des violences sexuelles: Des violences sexuelles commises à l’égard de certaine personne sont-elles considérées plus grave que celle commise à l’égard d’autres personnes? Une personne qui agresse peut-elle être punie plus sévèrement qu’une autre en raison de la conjonction de ses identités ? Pourquoi certaines personnes sont-elles considérées comme plus crédibles que d’autres lorsqu’elles partagent leurs histoires? Pourquoi certaines personnes sont considérées comme des victimes ou survivantes alors que d’autres sont tenues comme responsables de leur victimisation?
  3. Le choix (ou non) de partager/dénoncer publiquement et la notion de résilience. Partager son histoire ou dénoncer publiquement est-il le seul moyen de trouver résilience ? Le choix de garder le silence sur ces violences sexuelles vécues peut-il être une forme de pouvoir d’agir qui mène à la résilience ? Existent-ils d’autres espaces alternatifs de résilience en matière de violences sexuelles?

En plus d’interroger les violences sexuelles sous ces axes, nous souhaitons rendre visibles d’autres réalités que celles qui font généralement surface dans l’espace public. Nous sommes conscientes que ce colloque ne peut couvrir toutes les réalités possibles. Nous avons pris la décision d’interroger les violences sexuelles précisément sous des rapports de sexe, de genre, d’orientation sexuelle et de race/ethnicité. Ce choix fait en sorte que des réalités resteront dans l’ombre dans le cadre de ce colloque par contrainte de temps. Nous espérons toutefois que l’espace d’échange qu’offre ce colloque trouve pérennité et soit, qui sait, le premier d’une série.

Ainsi, les réflexions seront portées par divers intervenant.es qui se distinguent par la conjonction de leurs identités et leur expériences professionnelles.

Inscription gratuite, mais obligatoire.

L’hyperlien pour assister à l’événement vous sera envoyé la veille du colloque.

Programmation (Diffusion par zoom)

8 H 15 – ACCUEIL

8 H 30 – Mot de bienvenue

  • Catherine Montmagny Grenier, Chercheuse à l’IRIPII 
  • Claire Alvarez, auxiliaire de recherche à l’IRIPII 

8h40- Bloc 1 – Table ronde

Les VACS en contexte collégial et universitaire : états des lieux, défis et initiatives institutionnels et étudiantes 

  • Noémie Veilleux, spécialiste en prévention des violences sexuelles pour Collectif social.
  • Véronique Lareau, travailleuse sociale et responsable de la sensibilisation aux violences sexuelles, coordonnatrice de la table intersectorielle des violences à caractère sexuel en milieu collégiale au Collège de Rosemont 
  • Pascale Boisvert, agente de service social et responsable de la sensibilisation aux violences sexuelles au Collège de Maisonneuve 
  • Marianne Fréchette, étudiante à la maitrise en sociologie à l’Université de Montréal

9 H 40 – Bloc 2 – Présentations

Les violences sexuelles et diversités : une mise en perspective des réalités possibles 

Les VACS, enjeux et réalités lesbiennes 

  • Tara Chanady, directrice générale du Réseau lesbienne du Québec 

Les VACS et les enjeux touchants les communautés LGBTQ+ racisées 

  • Yann Zoldan, professeur en psychologie à l’Université du Québec à Chicoutimi et chercheur à la Clinique Mauve 

Les VACS en contexte de violences basées sur l’honneur

  • Estibaliz Jimenez, professeure en psychoéducation à l’Université du Québec à Trois-Rivières 

Les VACS envers les hommes  

  • Samuel Dussault, Directeur – Regroupement des organismes québécois pour les hommes agressés sexuellement

11 H 10 Pause

11 H 20 Bloc 3Présentations et courte table ronde

Les espaces alternatifs de résilience 

Justice réparatrice  et VACS

  • Kamelia Chartrand, agente de service au Centre de services de justice réparatrice 

Les VACS, la justice transformatrice et les communautés noires

  • Kharoll-Ann Souffrant, doctorante en travail social à l’Université d’Ottawa 

Communautés LGBTQ+ : autotraitement et applications 

  • Samuel Gagné, doctorant psychologie à l’Université Laval 

12 H 40 – Clôture du colloque

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